Publié dans Société

Paiement des bourses universitaires - Mauvaise communication, mauvaise organisation !

Publié le mardi, 23 mars 2021

Du jamais vu. De longues files d’attente depuis le portail du gymnase d’Ankatso jusqu’au bâtiment des Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication (STICOM) le premier jour. Des milliers d’étudiants se sont attroupés tout au long d’une journée, sans parler de l’arrêt de la distribution des bourses durant plus d’une heure et à deux reprises malgré l’attente. Ou encore, les étudiants qui ont été contraints de dormir sur place, par terre dans le gymnase, ainsi que ceux qui sont arrivés à deux heures du matin. Le pire aussi a été d’apprendre de quelques étudiants qu’aucun montant n’a été versé à leurs noms, et cela après des heures, débout sous le soleil. Ce sont les mauvaises surprises qui ont attendu les étudiants venus percevoir leurs bourses d’études au cours des deux premiers jours à l’université d’Antananarivo.

 

La distribution des bourses d’études à Ankatso, ayant débuté lundi dernier, ne s’est pas déroulée comme prévu. Suivant le Programme de digitalisation (PRODIGY) initié par la Présidence de la République, l’université d’Antananarivo n’a pas été seule dans l’organisation. La Paositra Malagasy, nouvelle entité en charge du paiement des bourses, s’est occupée de la partie financière. Malheureusement, cette collaboration n’a pas été pratique pour les étudiants. « J’aimerais clarifier que notre attribution consiste à la qualification des étudiants suivant la liste fournie par l’université d’Antananarivo afin d’intégrer leurs données individuelles dans un logiciel. Une fois cette étape franchie, le recensement est renvoyé à l’université  d’Antananarivo, au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et à la Présidence de la République pour une validation. Nous nous servons par la suite de la liste complète validée pour créer un compte "Paositra Money" et pour pouvoir le créditer » a expliqué le directeur général de la Paositra Malagasy, Ricard Ranarison, joint au téléphone hier.

De son côté, la présidence de l’université d’Antananarivo a souligné son soutien dans la nécessité du programme de digitalisation. « Nous nous sommes engagés et avons pour mission de fournir toutes les données techniques des étudiants inscrits au titre de l’année universitaire 2019-2020,  tout en assurant la qualification ainsi que la validation des données avec l’appui du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique », selon un communiqué publié hier.

Quid du calendrier de paiement

Lundi dernier, le calendrier du paiement des bourses a convoqué en une seule journée des milliers d’étudiants de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (FLSH), ainsi que celle de Droit et des Sciences politiques où sont inscrits plus de 7 000 étudiants, toutes mentions confondues. Ce qui demeurait inacceptable a été de les voir débout devant un seul accès en attendant leur tour de paiement. Hier, une partie des étudiants de la Faculté de gestion ont dû attendre des heures car leur compte n’a pas été crédité et que le paiement de leurs bourses n’a pas encore été prévu. Or, le calendrier affiché auprès de leur école a bien mentionné la date du mardi 23 mars 2021.

« Déjà, il faut savoir que nous avons juste suivi le calendrier qui nous a été communiqué par l’université. Pour lundi, effectivement, nous avons évoqué la difficulté pouvant se présenter dans le traitement des milliers de dossiers des étudiants, mais le programme a été déjà établi. Aussi, la veille du paiement (ndlr : dimanche dernier), les deux entités se sont bien convenu de payer les bourses d’études au niveau des 5 sites où seront répartis 36 caisses afin d’éviter des rassemblements. Grande fut notre surprise le lendemain, c’est-à-dire le lundi matin que seul le gymnase nous a été mis à disposition. N’étant pas propriétaires dudit domaine, nous nous sommes arrangés pour y accueillir tous les étudiants présents », a révélé le DG de la Paositra Malagasy.

 En ce qui concerne les comptes vides, il a ajouté que le calendrier en leur possession n’a pas mentionné la venue des étudiants en première année de la Gestion, entre autres. Le paiement de leurs bourses a été prévu pour samedi. Du coup, leur compte n’a pas été encore crédité. Suivant toujours ses explications, la Paositra Malagasy commence à débiter les comptes en fonction du calendrier de paiement, plus précisément quelques heures avant l’arrivée des étudiants concernés. Afin d’éviter tout dérapage, une opération a été effectuée hier.

Pour sa part, l’université d’Antananarivo a précisé qu’en attendant la distribution des cartes électroniques des étudiants, elle exécute les instructions relatives au projet émanant de la coordination. « L’université d’Antananarivo en tant que bénéficiaire du projet a mis à la disposition de la Paositra Malagasy une entité en charge du paiement ainsi que toutes les infrastructures logistiques dont elle a besoin à cet effet », a souligné l’université d’Ambohitsaina.

Quelles que soient les explications apportées, cette désorganisation résulte d’une mauvaise communication !

Dossier réalisé par K.R.

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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